Shekinah, la vie intime des femmes hassidiques nous fait pénétrer dans le monde inconnu de jeunes femmes hassidiques qui semblent avoir un mode de vie du XVIIIe siècle dans le Québec du XXIe siècle. Ces femmes appartiennent au mouvement Chabad Loubavitch, une secte du Hassidisme orthodoxe.
Grâce à un accès sans précédent, des jeunes femmes qui sont à la fin de leurs études religieuses à Sainte-Agathe-des-Monts partagent leur manière de voir les premières rencontres amoureuses et le mariage. Malgré le fait que les lois de la Torah règlent chacune de leurs actions, leur vie est remplie de passion. Leurs relations avec les hommes sont basées sur la kabbale, une interprétation mystique du judaïsme. Elles expliquent comment la sexualité «cachère», avec ses complexes commandements divins, est aussi intense et exaltante que les pratiques tantriques occidentales, et pourquoi elles se voient comme plus libérées que la plupart des femmes d’aujourd’hui.
Shekinah explore également l’évolution des relations de ces jeunes femmes avec les communautés qui les entourent, juive non-orthodoxe et québécoise.
Note du réalisateur
Pour le tournage de Shekinah, une communauté inconnue, fermée et mal comprise m’a accordé un accès généreux. Ce que j’y ai découvert est tout le contraire de ce à quoi je m’attendais. Derrière la façade rigide et morne que présentent au monde les Hassidims, il y a une sensualité, une vitalité et une passion qui semblent plus libératrices et plus épanouissantes que celles du monde séculaire dans lequel je vis. Quelle est l’autre face du Hassidisme? Toutes les restrictions sont-elles vraiment répressives, ou ont-elles une raison d’être cachée?
Le film explore la vie intime des femmes hassidiques. Mon point de vue dans ce film est qu’il y a d’autres façons de voir le monde et de vivre la vie. Les Hassidims croient à la Kabbale qui enseigne le côté mystique du Judaïsme. Ils croient en une essence spirituelle primordiale qui anime toute la création. Ils disent que nous sommes inconscients de notre identité transcendante la plupart du temps et que, dans le mariage, l’acte intime de faire l’amour est une expérience où le spirituel peut se manifester.
Si vous croyez que votre bien-aimé(e) est un reflet de Dieu, votre vie est énergisée. L’ordinaire devient l’extraordinaire. Dans notre monde matérialiste, je crois que ce genre d’énergie ferait du bien.
Finalement, Shekinah va au-delà des croyances des Hassidims pour nous livrer une exploration de différentes façons de saisir le monde. Sous la surface des choses, il y a le potentiel d’une vie plus riche et plus mystique, si on veut le voir.
Cela est-il réaliste? Les Hassidims pourraient reprendre l’adage des Rolling Stones, “It’s just a kiss away.” Comme un baiser volé, quoi!
— Abbey Neidik